Synopsis

Larbi Trach, travailleur émigré à la retraite, vit en France depuis plus de 50 ans. Atteint d’une grave maladie, il lui reste 3 mois à vivre. Comment annoncer cette douloureuse nouvelle à ses enfants?Seul dans son appartement, à voix haute, il cherche les mots justes pour leur dire sa mort prochaine. Peine perdue, ces ingrats égocentriques enlisés dans les sables mouvants de leur existence ne daigneront lui prêter la moindre attention.
Alors, il se replonge dans ses souvenirs d’enfance et de jeunesse. L’évocation du Maroc lui rappelle aussi la cause de son départ pour la France. Dans les années 60, à Figuig, son village aux portes du désert, un recruteur venu de France est missionné pour engager des jeunes hommes marocains à travailler dans les mines françaises.
Seront aptes à traverser la Méditerranée ceux marqués d’un «Coup de tampon» à encre verte. Les autres, à leur grand désespoir resteront au bled.


Parler à ses enfants s’avère impossible… il préfère s’en éloigner. Sans un mot, il sort de chez lui pour errer dans les rues de Sète. C’est alors que, sorti de nulle part, surgit l’ami fidèle, Mocho. Son confident.

Larbi veut rentrer au pays pour y mourir avec panache et être enterré en grande pompe. La-bas, on lui exprimera toute la reconnaissance récompensant ses dures années de labeur. Et surtout, après sa mort une rue portera son nom; c’est son voeu le plus cher. Mocho, lui aussi trahi par une vie privée d’amour et de reconnaissance, décide d’accompagner son ami. Mais Larbi ne l’entend pas de cette oreille! En solo, il précipite son départ. Il embarque à Sète pour Nador. A sa grande surprise, sur le pont du bateau il retrouve son ami, passager sans billet. Mocho a un grand principe dans la vie: «ne jamais payer les transports en commun».Au cours de la traversée, Larbi fait la connaissance de Blanche, une institutrice française ayant enseigné toute sa vie à Casablanca. Elle aussi, confrontée à l’ingratitude de sa fille, veut retrouver au Maroc les parfums d’une douceur de vivre.
Débarqués à Nador, les deux compères se dirigent en car à Oujda. Au coeur de cette ville calme et tranquille un taxi les dépose dans une rue où les danses et les musiques d’un groupe folklorique les comblent d’allégresse.


Mais pour nos deux amis, le voyage jusqu’à Figuig ne s’annonce pas de tout repos.
Leurs moyens de transport chaotiques et hasardeux laissent plutôt à désirer. Souvent des événements tragi-comiques, à multiples rebondissements, entament leurs humeurs. Et leurs échanges, pour le moins tumultueux, frisent parfois la correctionnelle. Drame comique à l’italienne!
Enfin à Figuig, Larbi entraine son ami au cimetière pour lui présenter feu son épouse. Pour son grand malheur, sa place réservée auprès d’elle est occupée par un autre homme.
Au bout d’une ruelle sombre, stupéfait, Larbi découvre le spectacle désolant de sa maison natale en ruines. Il se demande pourquoi Bachir, son voisin, n’utilise pas l’argent qu’il lui envoie régulièrement de France pour entretenir la maison. Afid, le fils de Bachir, sympathique hurluberlu, a dilapidé tout le magot. Son père ne lui a laissé aucune consigne avant de s’éteindre. Afid a tout bonnement cru que cet argent providentiel provenait de la retraite de Bachir. OUPS….! Bachir n’a jamais travaillé en France!!!
Plus de temps à perdre, il faut préparer les funérailles. Une répétition générale s’impose. Défilé mortuaire, chants religieux, linceul, rien ne manque.


Un soir, épuisés par une journée de travaux de restauration de la maison de Larbi, nos deux amis déambulent dans les ruelles désertes de Figuig. Mocho, attiré par une musique orientale entrainante se lance dans une danse endiablée au milieu d’une jungle de femmes. Au matin, bercée par les versets du Coran, une cérémonie mortuaire est célébrée au cimetière. Un homme est mort dans la nuit.
Prévenus de la mort imminente de leur père, les deux enfants de Larbi déboulent en pleurs et se précipitent sur sa dépouille. Ahuris mais heureux ils le découvrent discrètement assis à l’écart des autres. Larbi leur confie que c’est Mocho, le juif, qui est mort. On l’enterre selon le rite religieux musulman. Secret défense! Sous terre tous les hommes sont égaux.
Une plaque sur le mur d’une rue apparaît à l’écran: Rue Larbi Trach.